Les tics

Bien que les tics soient les symptômes principaux du SGT, sans lesquels un diagnostic ne peut être émis, ils n’en constituent pas nécessairement l’aspect le plus handicapant. En effet, 90% des personnes atteintes du SGT ont au moins un autre trouble associé.(2) Les plus fréquents sont le déficit d’attention avec hyperactivité (TDAH), le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), les troubles d’apprentissage, les perturbations du sommeil et les troubles anxieux et de l’humeur. Lorsque présentes, ces pathologies associées ont généralement un impact plus important que les tics en eux-mêmes sur le fonctionnement de la personne et peuvent causer une détresse importante.

Celle-ci ne contrôle pas ses tics; elle ressent généralement un inconfort physique et psychologique général qui ne peut être soulagé que par la manifestation du tic en question. On pourrait comparer cette sensation à celle ressentie par un éternuement ou à une démangeaison.

Certaines personnes, généralement les adultes, ont la capacité de supprimer ou de modifier leurs tics pendant des périodes allant de quelques minutes à quelques heures. Toutefois, puisque ce contrôle exige beaucoup de concentration et d’énergie, il est déconseillé aux enfants d’âge scolaire. De plus, après une période de maîtrise des tics, il y aura recrudescence, comme si ces derniers augmentaient pour « compenser » leur absence comme s’il existait, en quelque sorte, un nombre prédéterminé de tics à émettre.

(2) Ganos, C., & Martino, D. (2015). Tics and Tourette syndrome. Neurologic Clinics, 33(1), 115-136.  

Les tics peuvent être moteurs (contractions musculaires) ou sonores (bruits émis avec la bouche ou le nez). Dans chacun des cas, ils peuvent être simples, complexes ou organisés. Lorsqu’ils sont simples, les tics sont rapides, courts et sans signification; lorsqu’ils sont complexes, ils sont généralement plus élaborés, impliquent une séquence de mouvements et peuvent paraître volontaires, bien qu’ils ne le soient pas.

Symptômes cliniques des tics du SGT

Tics moteurs
clignements des yeux, grimaces, mouvements du corps
Tics sonores
bruits avec la bouche ou le nez, siffler, japper, verbalisations grossières

Localisation des tics

Visage : 95 %
Tête, cou, épaules : 90 %
Autres parties du corps : 40 à 80 %

Exemples de tics moteurs

Simples
clignement des yeux, grimaces faciales, hochement de tête, roulement des épaules, étirement du cou, etc.

Complexes
mouvements brusques, toucher d’objets, sentir ses mains ou des objets, sautillements, crachats, coups, trépignements, coups de pied, accroupissements, etc.

Organisés
séquence de gestes ritualisés

Échopraxie
imitation des mouvements d’autrui

Copropraxie
gestes obscènes (bras d’honneur), touchers obscènes ou à caractère sexuel

Exemples de tics sonores

Simples
reniflement, grognement, éclaircissement de la voix, toussotement, reniflement, sifflement ou autres sons inarticulés, etc.

Complexes
jappement, émission sonore explosive, etc.

Organisés
phrases ou mots complets, etc.

Écholalie (40 %)
répéter les paroles ou syllabes prononcées par quelqu’un

Coprolalie (10 %)
emploi d’un langage grossier ou obscène

Palilalie
répéter ses propres paroles ou syllabes

Les tics sonores apparaissent généralement après les premiers tics moteurs. Les tics plus organisés comme la copropraxie se manifestent habituellement vers l’âge de 12 ans. Il est important de comprendre que les personnes vivant avec le SGT ne développent pas nécessairement l’ensemble de ces tics, particulièrement la coprolalie.

Les tics peuvent se modifier, se déplacer ou s’additionner durant une période indéfinie. Leur intensité peut fluctuer d’une période à l’autre ou en présence de facteurs externes.

Facteurs d’augmentation des tics

  • Stress
  • Anxiété
  • Ennui
  • Fatigue
  • Excitation

Facteurs de diminution des tics

  • Sommeil
  • Orgasme
  • Fièvre
  • Relaxation
  • Concentration